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Visiter Kingston en mode tourisme durable

Ancien train - Devant la gare et l’hôtel de ville

Par Marie-Julie Gagnon

Temps de lecture: 9 minutes

À moins de trois heures en train de Montréal et de Toronto, Kingston est la destination parfaite pour une escapade de quelques jours. Une fois au centre-ville, on s’y déplace aisément sans voiture. Récit d’un premier séjour dans cette ville qui sert régulièrement de décor de cinéma et qui a fait de la durabilité une priorité.

De Kingston, je savais bien peu de choses. La ville de 130 000 habitants se trouve au confluent du fleuve Saint-Laurent, du canal Rideau et du lac Ontario, sur les terres ancestrales des Hurons-Wendats, des Anichinabés et de la Confédération Haudenosaunee.

Capitale de la nouvelle province du Canada de 1841 à 1843, la ville a échappé à la destruction d’une partie de son centre quand la folie des centres commerciaux a frappé dans les années 1980 grâce à la mobilisation de ses citoyens. Alors que tant d’autres ont été défigurées par ces lieux de consommation sans âme, le charme de ses bâtiments de calcaire, matériau privilégié après le feu qui a détruit la plus grande partie du centre-ville en 1840, est resté intact.

Hôtel de ville de Kingston

C’est tout naturellement que Visit Kingston a entamé en 2022 une transition durable qui lui a permis d’obtenir la certification Argent de GreenStep Canada. La qualité de son accueil auprès des visiteurs et des résidents 2SLGBTQI+ l’a également amenée à afficher la certification Arc-en-ciel Officiel de la CGLCC, la Chambre de commerce 2ELGBTQI+ du Canada. Un peu partout, on aperçoit les logos témoignant de l’engagement des entreprises à offrir une expérience inclusive et écoresponsable. Le logo d’Ocean Wise, qui nous assure de retrouver des poissons et fruits de mer pêchés de manière écoresponsable dans notre assiette, est aussi affiché dans plusieurs restaurants de la ville.

Ancienne gare de Kingston

Une visite à pied sur le thème de la musique

Kingston a vu naître en 1983 ce qui allait devenir l’un des groupes phares des années 1990, The Tragically Hip, alors que ses membres fréquentaient toujours l’école secondaire. L’une des visites pédestres élaborées par l’office de tourisme de Kingston nous entraîne sur les traces du quintette, mais aussi sur celles de The Mahones et The Glorious Sons.

Voilà comment je débute mon séjour après m’être sustentée à la Black Dog Tavern, sympathique brasserie française : par une visite audio disponible en français et en anglais et axée sur la musique. Le circuit compte huit arrêts.

Black Dog Tavern
Black Dog Tavern - Pétoncles

Écouteurs bien vissés, je me dirige vers la première escale avec New Orleans is sinking dans les oreilles, chanson qui me ramène à l’époque où ses premières notes me faisaient immanquablement migrer vers la piste de danse. Je m’arrête devant l’aréna Slush Puppie Place, qui arbore désormais un panneau « The Tragically Hip Way » sur sa façade. « En 1984, la première itération de The Hip – composée de Gord Downie, Rob Baker, Johnny Fay, Gord Sinclair et le saxophoniste Davis Manning – a offert son premier spectacle à la Kingston Artists’ Association sur Queen Street, à un pâté de maisons à l’est de l’endroit où vous vous trouvez, explique la narratrice. Le groupe a joué son dernier spectacle – à la Slush Puppie Place, beaucoup plus grande, alors connue sous le nom de K-Rock Centre – en 2016, après que Downie ait reçu un diagnostic de cancer du cerveau. » Au coin de la rue, le panneau qui indique le nom de la rue me confirme que je n’ai pas halluciné : à nouveau, je lis « The Tragically Hip Way ». Si on avait dit à l’adolescente que j’étais qu’une rue porterait un jour le nom d’un de ses groupes préférés, elle n’y aurait sans doute pas cru!

Un autre arrêt m’entraîne du côté de Chez Piggy, une institution fondée en 1979 dans une écurie de calcaire abandonnée par le musicien folk-rock canadien Zal Yanovsky et son épouse, Rose Richardson, et The Toucan. The Marchant Tap House, qui a accueilli de nombreux groupes au fil des ans, fait aussi partie des lieux présentés pendant la visite.

Tragically Hip Way - Panneau
The Hip devant le Centre Slush Puppy
Merchant

Zal Yanovsky et Rose Richardson ont aussi fondé une boulangerie qui fait partie des lieux incontournables de la ville, Pan Chancho. Je m’y arrête lors d’une visite guidée avec Kingston Food Tour. Explorer les multiples influences culinaires de la ville est une autre chouette manière de découvrir la destination autrement! « Nous avons les mêmes partenaires qu’au début, il y a sept ans », souligne fièrement Dan Barrett, directeur de Kingston Food Tour. La promenade débute chez Dianne’s, un restaurant tenu par un couple amoureux du Mexique, le temps de savourer un taco de poisson. La suite m’entraîne notamment en Italie, pour déguster les gnocchis au ragoût de joue de bœuf d’Olivea.

Pan Chacho Bakery
Tacos et margarita chez Dianne’s
Gnocchi à la joue de bœuf d’Olivea

Un restaurant zéro déchet

Quelques heures plus tard, je retrouve mon amie Marie-Michèle Doucet, une historienne qui habite Kingston depuis plus de huit ans, au restaurant et bar à cocktails Miss Bao. Afin de réduire l’empreinte écologique de l’établissement, les propriétaires ont opté pour un menu composé à 50 % de plats végétaliens et végétariens. Aucun plastique à usage unique n’est utilisé et les produits locaux sont priorisés. « Nous avons acheté un composteur de Corée du Sud pour éliminer tous les déchets organiques de notre cuisine », explique Zach Fang, copropriétaire et banquier. Ce même compost est utilisé pour cultiver des micropousses grâce à un système de culture interne.

Entre deux bouchées de savoureux baos, petits pains farcis cuits à la vapeur, Marie-Michèle me vante les charmes de cette ville où elle se sent si bien. « Kingston est une ville avec vraiment beaucoup d’histoire. L’une des choses que je préfère, c’est marcher dans la ville, entre autres pour voir les magnifiques maisons victoriennes du quartier Sydenham. »

Miss Bao - Cocktails
Miss Bao
Miss Bao

Le lendemain, j’enfile mes chaussures de course pour aller me balader au bord du lac. Le sentier de huit kilomètres fait partie de la Great Lakes Waterfront Trail, qui s’étend sur plus de 900 km de la région du Niagara jusqu’au Québec. Ceux qui préfèrent rouler peuvent louer un vélo chez Ahoy Rentals, entreprise fondée par Andrew Kelm en 1997 qui propose aussi des visites guidées. Une autre belle manière d’explorer la ville!

Devinez qui je croise en longeant l’hôtel Delta, qui fait face au lac Ontario? Nul autre que Gord Downie. Enfin, plutôt une murale où l’on peut lire un extrait de la chanson Ahead by a Century. The Hip n’est jamais bien loin, à Kingston.

Murale - Citation Gord Downie

Je bifurque pour aller explorer le vieux Sydenham, situé à peu près entre Princess Street, Barrie Street et le lac Ontario. Environ 550 demeures au caractère unique composent ce quartier désigné historique en 2015. Aperçue dans la noirceur la veille, The Hochelaga Inn m’apparaît encore plus majestueuse. J’entre jeter un coup d’œil à l’intérieur. Voyage instantané dans le temps! « L’auberge Hochelaga est aujourd’hui un gîte touristique, mais elle a jadis été la demeure de John McIntyre, maire de la ville en 1878, m’apprend le site de Visit Kingston. Elle a été vendue à la Banque de Montréal au début des années 1900, puis a été transformée en appartements en 1933, avant d’être convertie en auberge dans les années 1980. »

Belle maison
Bâtiment de l’université Queen’s
Hochelaga Inn

Au-delà du tourisme

Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, fréquent dans l’hôtellerie et la restauration, Visit Kingston travaille depuis peu avec l’organisme Lionhearts Inc. Afin de mieux comprendre comment sont récupérés les aliments, je vais discuter avec Karen Arnaud, gestionnaire de l’entrepôt communautaire de redistribution alimentaire, et le chef James Marcil-Cavé. « Je réimagine des repas à partir des restes », explique ce dernier. Les cueillettes vont bien au-delà de la nourriture commandée en trop grande quantité lors d’événements. Des denrées provenant de différentes sources, comme Costco, sont aussi utilisées par l’équipe.

Les repas sont ensuite distribués à travers divers organismes, notamment des centres d’hébergement pour personnes en situation d’itinérance. Des sacs sont également préparés pour les élèves qui vivent dans des situations précaires. « On les livre directement chez eux pour qu’ils ne soient pas identifiés à l’école », raconte Mme Arnaud. Les aliments qui ne sont plus consommables pour l’humain font d’autres heureux dans les porcheries de la région.

Avoir un aperçu du chemin emprunté par les aliments non consommés dans les hôtels et les restaurants me fait encore plus aimer cette ville soucieuse du sort de l’environnement et de ses habitants.

Karen Arnaud et le chef James Marcil-Cavé de Lionhearts

Je pars reprendre le train vers Montréal avec l’impression que ce n’est pas mon dernier séjour à Kingston. Il me reste encore tant à découvrir! « Il faut absolument que tu reviennes pour visiter le Musée pénitentiaire du Canada! », m’a glissé mon amie, la veille. Comme il est seulement ouvert de mai à novembre, je sais où je mettrai le cap quand j’aurai envie de changer d’air cet été.

Bon à savoir :

Juniper Café
  • Le site web de Visit Kingston regorge d’informations en anglais et en français sur l’histoire de la ville. On peut notamment y découvrir des films et des séries qui y ont été tournés.
  • Arrêt incontournable en été : le Kingston Public Market, qui se trouve derrière l’hôtel de ville. Inauguré en 1801, c’est le plus vieux marché de l’Ontario.
  • Pour un repas gastronomique avec vue sur le lac Ontario et le port de la Confédération, le restaurant AquaTerra, dans l’hôtel Delta, est à considérer. Les produits locaux et frais composent une bonne partie du menu et une terrasse est accessible en été.
  • Autres activités à considérer : faire une croisière à travers les Mille-Îles ou prendre le traversier pour Wolfe Island, qu’on aperçoit depuis le port.
  • En plein centre-ville, l’hôtel Holiday Inn Waterfront est certifié Clé Verte et Arc-en-ciel Officiel.
  • Il y a plusieurs cafés à Kingston, dont le Juniper, au bord du lac. Du côté de l’université Queen’s, Café Union mise sur des partenariats locaux, notamment avec des agriculteurs. Les denrées alimentaires non utilisées sont chaque jour remises aux partenaires locaux.
  • La ville compte une quarantaine de musées.
Great Lakes Museum
Croisières
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